Cette année, je me suis interrogée sur le pourquoi de la dictée.
Pour quoi pratique-t-on la dictée dans nos classes?
Deux réponses:
1) pour vérifier que nos élèves appliquent les règles d'orthographe.
2) pour faire progresser nos élèves en orthographe.
Ces deux réponses ont des finalités bien différentes et la dictée ne doit pas être la même selon le but escompté.
Dans le premier cas, c'est un outil de validation, d'évaluation, c'est un exercice qui sanctionne les erreurs.
La dictée que je qualifierai de "traditionnelle" d'un texte (inconnu des élèves) dicté conviendra pour cette évaluation. Mais on ne peut pas considérer que ce type d'exercice permette aux élèves de progresser. Elle peut avoir sa légitimité, mais uniquement pour évaluer.
Dans le second cas, c'est de l'apprentissage, de la structuration de la langue et le but est de progresser.
Dans ce cas, il faut inventer une autre forme de dictée, qui soit un exercice structurant, progressif, un véritable apprentissage.
J'ai essayé la dictée flash (dont j'ai déjà parlé ici), le principe est de dicter:
- quotidiennement.
- un texte court (la dictée ne doit pas excéder 10 minutes sinon ce n'est plus "flash")
- des phrases simples, dont les mots ont été étudiés le premier jour
- des phrases réutilisant des mots appris précédemment (en dictée de mots et en autodictée)
Afin de:
- concentrer l'attention des élèves sur les accords,
- ou la conjugaison,
- ou sur certains types de phrases,
- ou sur une difficulté particulière de la langue.
La répétition de ces dictées dans la semaine et la répétition des mots employés rassurent les élèves et permettent d'ancrer les connaissances efficacement.
Jusqu'alors, je faisais de la première dictée de chaque série une dictée négociée:
Les élèves écrivent au brouillon, l'un d'entre eux vient écrire la dictée sur le revers du tableau. Puis on retourne le tableau pour voir le texte de l'élève et chaque mot fait l'objet d'une discussion (pourquoi a-t-il écrit ce mot ainsi? s'accorde-t-il? avec quoi? lettre muette?) où on compare les différentes orthographes proposées par les élèves.
Avec ma validation, on tranche sur la bonne orthographe qu'il faut retenir.
A la fin, je réécris le texte correct au tableau et cela reste visible jusqu'au lendemain, jour de la dictée n°2, dans le cahier du jour cette fois, et qui reprend presque les mêmes mots avec quelques changements d'accords.
Cette semaine, pour la première dictée de la série de dictée flash j'ai essayé la dictée sans erreur (proposée par André Ouzoulias). Ce type de dictée part du fait que l'on fixe, dans notre mémoire, l'orthographe de la première rencontre avec les mots. Donc, il vaut mieux rencontrer les mots correctement écrits la première fois, sans quoi on a beaucoup de mal à se défaire d'une orthographe erronée.
1)Le texte de la dictée est présenté aux élèves. Sur feuille ou au tableau (je préfère).
2) Chacun lit le texte silencieusement.
3) On reprend le texte mot à mot et je demande aux élèves de m'indiquer quelle est la difficulté de ce mot-là, dans quel piège il ne faut pas tomber, quelle erreur ils auraient peut-être fait si je leur avais dicté le mot.
4) Chaque difficuté expliquée est entourée.
5) Ensuite, on passe à la dictée de ce même texte dans le cahier (ou sur le verso de la feuille).
6) L'objectif est de ne pas faire d'erreur. Si l'élève n'est pas sûr de l'orthographe d'un mot, il a le droit de regarder le tableau (ou de retourner la feuille) mais il doit en contre-partie m'indiquer par une petite croix l'endroit précis du mot qui lui a posé problème.
7) La dictée n'est pas notée, j'indique simplement dans la marge, le nombre de croix et le nombre d'erreur en précisant bien aux élèves que je préfère 3 croix et 0 erreur que 3 erreurs et 0 croix.
Les autres dictées-flash de la semaine se font comme précédemment.
Voici, pour clore ce long article, les dictées sans erreur d'André Ouzoulias:
Et vous trouverez dans cet article toutes mes dictées flash, dictées de mots et autodictées.